Le musée "10 millions de pixels"

(je m'excuse par avance pour le potentiel "branlette intectuelle" de ce post)

Dimanche aprèm musée avec Alex et Juliette. Musée d'art contemporain chinois. D'après la date des oeuvres, ok, rien d'avant 2000. Quant au style... Entre snobs artys, je dirais que les artistes chinois "n'ont pas évolué depuis le stade de l'hyper-réalisme américain d'il y a 20 ans". On se demande à quoi ont servi Malevitch, Picasso, Rothko et autres abstraits... Tous les tableaux sont des copies de photos. Avec tout ce que j'ai pu ingurgiter d'art chelou à Paris, je ne peux me résoudre à admirer naïvement ce travail de copiste qui nous ramène 1000 ans en arrière en histoire de l'art. Je me demande s'il n'y a pas derrière cette prouesse purement technique, un concept béton genre "au 19ième siècle il n'y avait pas la photo d'où l'utilisation de la peinture pour représenter la nature le plus fidèlement possible; depuis l'appareil photo, les artistes se tournent vers l'art abstrait et d'autres modes d'expressions, mais aujourd'hui la peinture se joue de cette ère des milliards de pixels en voulant dépasser le réalisme numérique... La peinture qui veut re-dépasser la photo qui dépassait la peinture qui copiait la nature".... C'est d'autant plus déroutant lorsqu'on ajoute à cela le fait que les gens prennent en photo ces tableaux, et que je prends en photo les gens qui prennent les photos, d'où il résulte une fascinante mise en abime d'images autour de la notion de réalisme... Je pense que Thomas Struth auarit été heureux ici.

C'est très étrange de voir cet art qui se veut contemporain représenter si figurativement des personnages comme les militaires, des paysans, des travailleurs, avec des médiums aussi tradi que la peinture à l'huile, avec encadrements dorés, et présenté de manière très conventionnelle dans de grandes salles comme au Louvre. Un peu Millet sur les bords... Tout cela manque un peu de créativité, quelques peintures seulement sortent du lot. Autant on ressent dans les dessins chinois une grande sensibilité, autant la peinture contemporaine de musée nous laisse froid. Rien à voir avec le 789, où il faut d'ailleurs que l'on retourne.

Quelques belles trouvailles quand même.

(celle la c'est moi qui l'aie prise)

Je dédicace ce post à Tiphaine... J'ai essayé d'expliquer sur le chemin du retour ton projet de diplôme...